Le 35mm est depuis longtemps une focale particulière de par son coté universel. A l’image du 50mm, il traîne dans les fourre-tout de nombreux photographes. Légèrement grand angle mais de manière naturelle, il est pratiquement sans déformation et n’accélère pas la perspective. Que ce soit en scène de rues, en reportage, il trouve sa place dans de nombreuses situations. Le fait qu’il soit assez proche de la vision humaine ne doit y pas être innocent.

Un autre avantage plutôt technique qui le rend pour moi indispensable est son AF. Le fait qu’il soit retro-focus et donc que toutes les lentilles ne se déplacent pas mais une seule partie accélère grandement sa vitesse. En comparaison, l’AF des 50mm est bien plus lent. Et en situation de reportage où la réactivité est un atout décisif, les 35mm prennent un énorme avantage. Cumulez à cela des grandes ouvertures et ils prennent l’avantage sur les zooms lumineux qui eux n’ont pas ce problème d’AF.

La version L de ces deux 35mm de la gamme canon a un AF USM qui permet la retouche du point et est totalement silencieux. Mais en terme d’efficacité, l’écart reste réduit face à la version simplifiée. En basses ou très basses lumières, je n’ai pas réussi à identifier d’importantes faiblesses de l’un par rapport à l’autre. Et ce malgré un avantage d’un diaph pour le L.

 

Mais ce dernier point est plutôt un compliment pour le plus lumineux. En effet, ceux qui ont le 50mm 1.4 savent que dans des scènes en basses lumières où le contraste est faible, l’AF est très à la peine. Le 35 1.4L, grâce à son contraste dès la pleine ouverture obtient toujours une mise au point juste dans les pires conditions. Et s’il rame, le f2 en fera de même. Tout ceci ne veut pas dire que le 35L 1.4 n’est pas le seul objectif en dessous de f2 qui arrivera à faire le point. Disons que celui-ci le fera très efficacement et que sa grande ouverture ne le pénalise pas. Et en reportage de nuit par exemple, cela le rend redoutable.

 

Reste le problème de la taille. Les deux 35mm sont ici opposés. Si le petit a de vrais atouts face à un 24-70 L f2.8, le 35 L f1.4 a un gabarit plus proche du 17-40 L f 4. Et ne parlons pas du poids qui triple avec la version L.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Alors, lequel choisir ? Le prix peut être un sérieux argument. Le L fait bien plus que 3 fois le prix du f2. Mais sa qualité est elle proportionnellement meilleure ? Malheureusement, les optiques de haut vol ont des avantages qui paraîtront à beaucoup insignifiantes mais qui sont indispensables à d’autres. Dans le même registre, on a le 50 1.8 face au 50L 1.2, le 85 1.8 face au 85L 1.2. Dans tous ces cas de figure, les avantages apportés par les versions de luxe ne sont pas toujours en proportion de leurs prix. Mais ceci est aussi très subjectif. Et c’est bien la richesse de la gamme d’optiques Canon que de permettre ce choix.

 

Quel est celui que JE choisirais ?... Les deux sans doute ! 

 

De fait, les deux versions ont des avantages indéniables. Les photos que je vous propose ici sont des photos de terrain dans des conditions très diverses. Ici, pas de test rigoureux, seulement des images dans le vraie vie où j’ai doublé les prises de vues avec les deux objectifs. Parfois, le point n’est pas rigoureusement au même endroit et j’ai mis de coté beaucoup de prises de vue où l’un était en avantage par manque de rigueur. Le photographe reste l’élément fondamental de l’équation pour le résultat d’une image. Mais ça, vous le savez déjà.

 

Les conclusions de ce compte rendu me sont évidemment personnelles. Chacun se fera son avis au vu des images.

 

Je m’attendais à un rendu différent avec le 35L par rapport à la version f2. Tout comme le rendu de mon  28-70L est plus contrasté face à mon 35 f2. Force est de constater que les deux 35mm ont un rendu très proche. Le L a une légère supériorité en contraste mais rien de tangible. Leur résistance au flare est assez proche. Les situations où j’ai essayé de les piéger ne sont pas concluantes. Néanmoins, la signature optique est différente et le L défend son sigle prestigieux.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

En termes optiques, le 35L est très supérieur. L’homogénéité est très élevée, comme vous pourrez le constater sur ma pseudo mire : une façade de bureau à environ 15m. Un calepinage en pierre agrafée qui donne une grille pour juger des distorsions. Dans cette comparaison, le L est clairement gagnant. De plus, il garde même l’avantage avec la diffraction. Le f2 s’écroule à f16 là où le L se maintient raisonnablement bien. Et aux grandes ouvertures, même constat, en plus de l’avantage d’un diaph, le L est nettement meilleur sur les angles.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

J’aurais pu m’arrêter là. La plupart des tests jugent sur mire après tout. Mais j’ai voulu savoir ce que cela représentait dans la vraie vie. Est-ce que ces bords très mous sont si pénalisants, sachant qu’à pleine ouverture, on prend rarement des façades parallèles au plan film ? Est-ce que ce vilain vignettage gène tellement quand on veut isoler son sujet ?

 

Loin de là en fait, le f2 s’est révélé redoutable. Son AF juste et le piqué  à pleine ouverture le rendent très utilisable, pour peu que l’on utilise cette optique de la bonne manière. Ceux qui voudront photographier des façades à pleine ouverture seront déçus. Les exemples que je partage ici correspondent à mes besoins, à mon style de photo. Cela n’est pas exhaustif de la pratique photo en général.

 

Au final, les avantages du L existent mais doivent être pondéré en face des inconvénients du poids et du gabarit de l’optique.

 

 

Le L a un diaph de mieux en luminosité et on peut réellement l’utiliser. Mais la profondeur de champ se réduit d’autant. Ici, la grande ouverture est orientée vers le reportage et l’humain et sa capacité à geler des mouvements. Les sujets statiques n’y gagneront pas beaucoup. Le grand avantage est de pouvoir, sur un grand angle, isoler son sujet. Et dans cette catégorie, les flous d’arrière plans du L sont bien plus doux et même plus flous à f2 que la version f2. A partir de 2.8, l’écart s’estompe. Conclusion un peu évidente, à f1.4 et f2, le L est devant mais dés qu’on atteint f2.8, les différences vont disparaître rapidement. A f4, j’utiliserai les deux de la même manière.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le L a donc dans l’absolu un à deux diaphs de mieux. Une conclusion certes évidente mais retrouvée dans d’autres tests. Si f2 comme ouverture maxi vous suffit, vous conclurez de vous-même ce qu’il vous faut. Pour beaucoup, cet écart n’a aucun intérêt. Pour d’autres, cela peut faire la différence. A chacun d’y trouver selon ses besoins. J’espère que ce compte rendu vous y aidera.

 

 

CANON EF 35 L 1.4 vs CANON EF 35 2.0

EF 35L 1.4

EF 35 2.0

f 1.4

f 2.0

f 2.8

f 4.0

f 5.6

f 8.0

f 11.0

f 2.0

f 2.8

f 4.0

f 5.6

f 8.0

f 11.0

EF 35L 1.4

EF 35 2.0

Piqué et lumières

EF 35 2.0 f2

CROP @ f2

Rendu et flous d’arrière plans

EF 35L 1.4 f2

Dans chaque page, vous trouverez des vignettes ou l’image elle-même qui vous dirigeront à chaque fois vers l’image à sa résolution originale en jpeg.

 

Les images ont été obtenus sur DPP 3.5.

Réglages: neutre, saturation +3, netteté +3.

Contraste en fonction du sujet mais généralement entre –1 et 0.